Darewin Evolution : les semenciers de la mer

Darewin Evolution, lauréat i-PhD 2023, fait partie de l’exceptionnelle promotion azuréenne des derniers concours nationaux d’innovation. Le projet porte sur les biotechnologies bleues, actuellement en pleine expansion pour leurs engagements vers une économie durable. “Dans ce domaine, le développement de la filière microalgue est essentiel et prometteur” explique Hubert Bonnefond (Inria), l’un des trois cofondateurs avec Charlotte Gaviard et Olivier Bernard. Elle intéresse tout particulièrement l’alimentation humaine et animale ainsi que la cosmétique. Néanmoins, à l’instar de l’agriculture moderne, il est nécessaire de sélectionner des microorganismes plus performants”.

“Actuellement, ce sont des souches micro algues sauvages qui sont essentiellement utilisées. Via une approche innovante de sélection darwinienne dynamique, nous proposons d’augmenter naturellement la productivité des microalgues pour la production de molécules d’intérêt. Les preuves de concept montrent qu’il est possible d’obtenir des gains supérieurs à 2 après quelques mois de sélection, permettant à nos clients de vrais gains de compétitivité. Aussi notre ambition est d’être pour les microalgues ce que sont les semenciers pour l’agriculture moderne.”

La société doit être créée prochainement et a déjà en poche un premier contrat de prestation. Ce qu’elle attend de l’incubation ? Principalement un accès facilité au réseau local et régional pour toutes les questions de financement, de gestion et de prestations ainsi qu’un accompagnement dans la partie business développement.

 

 

Eyenav Robotics : sa vision embarquée va révolutionner l’inspection sous-marine

 

C’est une révolution dans les méthodes d’inspections sous-marines que propose Eyenav Robotics. Traditionnellement, elles sont abordées par des sous-marins télé-opérés. La deeptech, qui sort du laboratoire I3S CNRS-UCA de Sophia Antipolis (équipe robotique OSCAR), a développé des solutions innovantes par vision embarquée. La différence entre les deux systèmes ? Des moyens beaucoup plus réduits à mettre en oeuvre et donc des coûts nettement diminués pour les travaux d’inspection sous-marines (stabilisation et positionnement, suivi de pipeline, localisation et cartographie simultanées -Slam).

“Une preuve de concept a déjà validé notre technologie qui nous permettra de répondre aux attentes du marché d’inspections sous-marines”, explique le Dr Minh Duc Hua, président, diplômé de l’Ecole Polytechnique. “Notre approche par autonomie nous positionne aussi très

favorablement sur le marché des robots sous-marins en France et à l’international.

La société a été créée en décembre dernier. Dans l’équipe des quatre fondateurs, figure également le Professeur Tarek Hamel, professeur à UCA, un autre scientifique expérimenté et mondialement reconnu pour ses travaux novateurs et révolutionnaires dans le domaine du contrôle et de l’estimation appliqués aux drones aériens, marins et sous-marins.

Ce que Eyenav Robotics attend de l’incubateur ? Un accompagnement à la réflexion stratégique et à la construction du Business Plan, une mise en contact (organismes financiers, clients, partenaires, etc.), la recherche d’aides financières pour ses besoins en expertises, études juridiques et commerciales, enfin un accompagnement pour ses recrutements futurs.

 

 

aiPyx veut devenir le leader mondial du diagnostic des maladies calcifiantes

aiPyx entre en incubation avec une grande ambition : devenir le leader mondial du diagnostic des maladies calcifiantes dans les 5 à 7 ans à venir. Médicalement, la calcification se définit comme un dépôt de cristaux d’hydroxyapatite (phosphate et calcium) dans des tissus. C’est un phénomène physiologique normal. Il contribue à la solidité du tissu osseux. Mais il  peut aussi se révéler pathologique (calculs rénaux, calcification vasculaire…). On parle alors de calcifications ectopiques, un problème majeur de santé publique. Ces calcifications, situées dans les tissus mous ou les articulations, peuvent être causées par plusieurs facteurs dont le vieillissement.

L’innovation qu’apportent Arnaud Lambert et son équipe, tient dans le développement du premier kit robuste et standardisé du dosage d’un marqueur de ce type de maladies calcifiantes ectopiques : le PPi . Cet élément est particulièrement instable. Il se détériore rapidement après avoir été prélevé, et jusqu’à présent ne pouvait être utilisé. aiPyx a réussi à lever le verrou à partir d’une technologie brevetée et dont la licence d’exploitation a été signée avec la SATT SE.. Celle-ci s’appuie sur des travaux développés par les équipes du CNRS et du CHU de Nice qui ont validé ce dosage dans les fluides sanguins.

L’enjeu du projet sera maintenant de transférer la technologie vers un kit commercialisable, valider la performance clinique de ce nouveau kit et assurer qu’il puisse avoir la marque CE et une certification FDA aux Etats-unis, enfin, troisième phase, initier des études pilote sur les pathologies les plus susceptibles de recourir au test pour en accélérer la prescription.

Ce qui est attendu de l’incubateur ? Connecter la biotech avec l’écosystème technologique local, régional et la communauté de l’innovation d’Eurobiomed, l’accompagner pour la mise sur le marché de son produit.

 

 

Biotyks : un outil pour soigner notre microbiote intestinal

 

Certains l’appellent notre deuxième cerveau. Le microbiote intestinal (ou flore intestinale), l’ensemble des micro-organismes qui évoluent le long de notre système digestif, participe au fonctionnement du cerveau et à la régulation des humeurs, cause de dépression. Le projet Biotyks cible le microbiote et plus particulièrement une maladie qui le touche : le syndrome de l’intestin irritable (SII). L’objectif est de développer un outil novateur destiné au diagnostic et au traitement des personnes atteintes du SII.

“10% de la population est atteinte de ce syndrome en Occident, mais seulement la moitié des cas sont diagnostiqués”, explique David Macheto, l’un des deux cofondateurs. “Notre dispositif se divise en deux parties : une phase diagnostique impliquant un questionnaire et des tests du microbiote tous les 4 mois, et une phase de traitement basée sur l’analyse des données collectées. Le traitement comprend des probiotiques customisés en fonction du microbiote du patient, des régimes low- FODMAP (pauvres en aliments fermentescibles) sur mesure et des recommandations individualisées en termes d’hygiène de vie et de bien-être psychologique.”

Ce concept, les deux cofondateurs l’ont déjà expérimenté en Californie. Avec une nutritionniste américaine, ils ont lancé il y a un an avec succès une gamme de produits conçue pour assurer une meilleure survie des bactéries bénéfiques vivantes qu’on appelle probiotiques. De retour en France, ils veulent porter leur projet plus loin et travailler notamment avec le professeur Thierry Piche, célèbre gastro-entérologue niçois. Il s’agit de personnaliser les traitements à partir des données des patients (séquençages ADN du microbiote tous les 4 mois).

Biotyks attend de l’incubateur un accompagnement pour la recherche de financements et pour le lancement commercial quand le développement sera terminé. Ils veulent aussi compléter l’équipe avec le recrutement d’un nutritionniste et d’un microbiologiste (ou biostatisticien) pour traiter l’aspect microbiologie pure.

 

 

Eole Stab : une technologie de rupture pour les grandes éoliennes offshore

 

L’éolien en mer fait partie des grands chantiers de ce début de siècle. Comme Kulcan Offshore, entré en incubation au premier semestre, c’est ce marché qu’adresse Eole Stab, créée dans le Var début 2023. Ses trois fondateurs ont conçu et développé une technologie de plateforme innovante pour les éoliennes flottantes de grande puissance (des mâts de 150 mètres). A travers notamment un nouveau système de coffrage de béton (une cage grillagée dans laquelle est coulé le ciment), un dispositif qui annule l’inclinaison de la surface balayée par les pales quelles que soient les conditions même extrêmes, un ancrage innovant, ils ont mis au point une plateforme offshore d’une stabilité améliorée par rapport aux systèmes existants et insensible aux effets de vent (limité aux vitesses admissibles par les pales), capable de recevoir tous types d’éoliennes.

“Bien plus stable, cette technologie de rupture, protégée par 5 brevets internationaux, permet à la fois d’augmenter la durée de vie et la production énergétique, mais également de diminuer significativement le coût total de possession et les impacts environnementaux”, explique Julien Durand, directeur général. “Eole Stab répond également aux enjeux du marché de l’éolien offshore tels que des coûts de maintenance maîtrisés et un délai de mise en service des fermes réduit par un mode de fabrication industrialisée à quai”.

“Après une première validation au centième, le projet porte à ce jour sur la conduite d’études complémentaires au quarantième, en collaboration scientifique avec plusieurs partenaires de recherche de renom (Seatech, Oceanide, Principia, France Energies Marines)”. Alors que s’engagent dans le monde d’énormes projets de parcs d’éoliennes offshore de 1,5 GW (une centaine d’éoliennes de 15 MW pour un budget de l’ordre de 60 M€ par unité) la solution a de quoi séduire.

Ce qui est attendu de l’Incubateur Provence Côte d’Azur ? Bénéficier de conseils stratégiques sur des sujets clés tels que l’obtention de financements des programmes de R&D, la mise en relation avec les acteurs institutionnels et industriels de l’écosystème PACA, le conseil en sécurisation de la PI ou encore la mise en place d’une stratégie RH.

 

 

Parentalis : un pédiatre virtuel pour accompagner les jeunes parents

 

“Allo ? Antoine est tombé de sa chaise, il pleure mais il bouge bien le bras, est-ce que je l’emmène aux urgences ?” La question demande une réponse rapide et appropriée. Avec les enfants, il faut savoir agir vite. Tout peut basculer si rapidement. C’est à ce type d’urgence et de conseils ciblés, d’une importance qui peut être vitale, que viennent répondre quatre amis, dont Aymène, pédiatre en service de réanimation pédiatrique.

Ensemble, ils ont créé Parentalis en 2021 et développé une application, BeParentalis, dans laquelle les parents de jeunes enfants peuvent trouver 24h/24 et 7j/7 des réponses pour réagir à une urgence et des conseils pour la santé de leur enfant. De la conduite à tenir en cas de fièvre au petit bouton qui a poussé cette nuit, la plateforme apporte des réponses médicales vérifiées et prêtes à l’emploi (réponse qui peut être celle “appelez immédiatement le 15”), pour une prise de décision éclairée.

“Il s’agit de rendre le parent acteur de la santé de son enfant”, explique Vincent Payet, cofondateur, “et éviter entre autres les consultations en urgence pédiatrique qui ne sont pas justifiées (300.000 en 2018 en France). Une première solution par abonnement est déjà disponible pour les enfants jusqu’à moins de trois ans. La prochaine étape consiste à perfectionner l’outil d’orientation médicale, à ajouter des services (accompagnement parent du symptôme à sa disparition, outil de suivi de la fièvre…), à nous étendre jusqu’aux moins de 6 ans.”

“De l’incubateur, nous attendons une aide dans la gestion financière, dans la construction de l’offre à destination des professionnels, ainsi qu’une mise en relation avec des laboratoires et professionnels de santé pour améliorer encore nos réponses et rendre l’assistance plus facile. Enfin nous envisageons également d’exporter notre solution”.

 

 

tripluch : une solution de tri des biodéchets pour tous

 

Startup à impact lancée à Toulon en mars 2023, tripluch s’inscrit en plein dans la transition écologique en cours. Alors que depuis le 1er janvier 2024, nous sommes désormais tous obligés de trier nos déchets, ses deux cofondatrices trentenaires, Maud Lovergne (chef de produit) et Maud Tribaudeau (développeuse informatique), ont voulu apporter des solutions permettant de respecter et concrétiser cette obligation. L’outil qu’elles ont développé vise à réunir les professionnels des biodéchets pour trouver la solution de tri adapté à chacun.

 

“tripluch est une solution globale pour revaloriser ses déchets organiques dans les lieux de vie collectifs (ehpad, camping, établissement de santé…)”, explique Maud Tribaudeau. “Il permet de trouver les professionnels de revalorisation des biodéchets les plus proches de son besoin grâce à la géolocalisation. Notre second objectif est de favoriser le compostage de proximité et de le faciliter en proposant un outil complet, couplé à une offre de suivi par un professionnel. Messagerie, digitalisation de documents légaux, calendrier, mesure d’impact mais aussi remontée en temps réel d’informations des composteurs seront présents sur notre outil. Pour aller encore plus loin, nous allons instrumenter les composteurs afin d’obtenir des informations liées au compost en temps réel qui nous permettront d’optimiser notre offre de suivi”.

 

La société a déjà quelques clients mais a encore besoin de challenger son Business Modèle. De l’incubateur elle attend une aide pour trouver des financements afin de continuer le développement de l’outil et des services associés, un appui de la recherche publique sur les objets connectés et la bio compatibilité, et une aide dans la gestion globale. L’aventure ne fait que débuter.

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