Aider les industriels à lancer des produits solaires moins impactants pour l’environnement marin : c’est sur ce créneau que, début 2023, Innov&Sea a été créé à Nice par Pauline Cotinat, Stéphanie Barnay Verdier, Paola Furla et Emmanuel Michelot avec l’appui de leurs unités de recherche (Laboratoire IRCAN Inserm-UCA-CNRS-CHU Nice et Sorbonne Université).

Annuellement, 4.000 à 6.000 tonnes de crèmes solaires sont rejetées dans les mers et océans du monde. Ce qui touche tout particulièrement les écosystèmes marins côtiers. Une menace dont les consommateurs ont de plus en plus conscience et qui mène les producteurs d’ingrédients cosmétiques à être de plus en plus attentifs à l’impact de leurs produits.

Innov&Sea leur apporte un outil. La startup leur propose de mesurer l’impact de leurs produits afin de choisir la formulation la moins impactante grâce à un test éco-responsable, baptisé “Viridis”. Fruit d’années de recherche, il a été mis au point par deux enseignants-chercheurs de l’équipe et permet d’évaluer non seulement le degré de toxicité du produit sur les organismes marins, mais aussi la réversibilité de l’impact. Il devient ainsi possible de tester plusieurs formulations pour retenir la plus favorable à l’environnement marin.

L’atout maître de la start-up tient d’ailleurs dans la haute technicité de ce test basé sur la culture cellulaire d’une anémone (Anemonia viridis). Actuellement, les analyses éco-toxicologiques se font sur des organismes marins vivants (fragments de coraux, embryons d’oursins, juvéniles de poisson, moules, crustacés, etc.). Ces méthodes restent peu respectueuses de la biodiversité marine puisque les modèles d’étude sont sacrifiés. Avec le test Viridis, les cultures cellulaires sont obtenues à partir de tentacules d’anémones. Celles-ci étant dotées d’une capacité extrême de régénération des tentacules, un même spécimen d’anémone peut fournir une quantité presque infinie de cellules sans qu’il n’y ait d’atteinte à sa survie. D’où le caractère éco-responsable de la solution.

Aujourd’hui, le test pour les produits solaires est prêt et sa commercialisation débute. Sur le même concept, Innov&sea n’en continue pas moins à travailler sur d’autres applications (pesticides, produits chimiques d’autres industries, emballages plastiques…).  Ce qui est attendu de l’incubateur ? En priorité une aide pour le développement commercial (participation à des salons, mise en relation…). Dans un second temps, la poursuite de la R&D. La start-up travaille au sein d’un laboratoire de recherche mais compte développer ensuite son propre laboratoire centralisé pour analyser les échantillons de ses clients.

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