2020, l’année Covid, aura quand même réservé une bonne surprise à Valérie Blanchot-Courtois, la Présidente du comité de sélection de l’incubateur PACA Est : c’est l’augmentation du nombre de nouveaux projets accueillis en sélection cette année. “Il y en a eu plus qu’en 2019. L’appétence entrepreneuriale locale n’a pas du tout été stoppée par le Covid.”

“Il y en a eu plus qu’en 2019. Nous avons programmé cinq comités de sélection cette année 2020 avec 18 projets contre 4 comités en 2019 avec 13 projets (ces nombres ne coïncident pas forcément avec celui des entrées en incubation, les projets passant ensuite devant le bureau). Cela mérite d’être noté. Indépendamment de la crise, il y a eu en 2020 une belle tension entrepreneuriale. L’appétence entrepreneuriale locale n’a pas du tout été stoppée par le Covid.””Nous avons eu aussi de très beaux projets. Tous très différents. Les tendances ? L’Intelligence Artificielle et de Block Chain (et majoritairement l’IA) sont de plus en plus présents. Ainsi nous avons retenu 7 projets liés à l’IA en 2020 contre 5 l’année précédente. Surtout, l’IA se confirme comme étant une technologie générique qui imprègne 40% des projets qui sont présentés.””A noter aussi, sur un point auquel je suis sensible : une augmentation, certes encore trop lente, du nombre de femmes dans les projets retenus. Ainsi nous sommes passés à un pourcentage de 21% de porteurs qui sont des femmes contre 18% en 2019 (11 femmes sur les 18 projets). On retiendra également chez les porteurs une plus grande maturité, avec beaucoup de projets très bien ficelés, montés par des gens qui savent de quoi ils parlent et qui, souvent, viennent valoriser une expérience passée.”Cette évolution est aussi liée à l’âge. En 2019, 34 % des porteurs étaient dans la trentaine et 31%) des quinquagénaires. En 2020, les trentenaires sont près de la moitié (48%). Mais ce qui m’a étonnée, c’est que l’on a également 7,5% de sexagénaires : 4 porteurs sur 52 ont plus de 60 ans et l’un a même 69 ans. Ainsi, on retrouve des entrepreneurs qui ne sont pas seulement des jeunes de la vingtaine, mais dans toutes les tranches d’âge, de la fin de la vingtaine jusqu’à 69 ans. Cela mérite d’être souligné : il n’y a plus d’âge pour entreprendre même en période Covid.””Au début de la crise sanitaire, d’autre part, le comité de sélection s’est posé des questions. Il se trouve en amont du bureau qui, lui, décide et notre premier comité de l’année est tombé en plein démarrage du premier confinement. Au mois de mars. Allait-on le tenir en digital ? Le retarder ? Après réflexion nous avons opté pour ne pas faire attendre les porteurs. La décision n’est pas anodine. Car le passage en comité de sélection est une étape importante pour eux.C’est l’occasion d’entrer en contact avec l’ensemble de leur écosystème. Ils présentent leur projets devant plus de vingt personnes qui représentent une bonne partie des acteurs, publics, privés, et associatifs de l’écosystème local de l’innovation du 06 et du 83… Cette étape a une valeur incroyable. Elle permet au porteur de projet, avant même de savoir s’il va être incubé ou pas, de se plugger sur cet écosystème. Lors de la présentation qui dure d’une demi-heure à quarante minutes, il y a des contacts, des retours. C’est la première marche et une des clés du succès. Mais comment cela tiendrait-il en digital ?En fait, tout s’est très bien passé. Les membres du comité se sont mobilisés et ont joué le jeu. Nous avons fait les cinq comités de sélection de l’année en digital et nous allons continuer en digital en 2021.”

 

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