Qairbon : après une PoC réussie, cap sur les premiers satellites
En incubation depuis juillet 2024, Qairbon avance vite dans son ambition de devenir la référence mondiale de la mesure indépendante et fiable du CO₂ industriel depuis l’espace. Fondée en 2024 par Hervé Hamy et Jean-Philippe Durieux, deux anciens de Thales Alenia Space, elle a annoncé quelques bonnes nouvelles. Côté reconnaissance, elle a remporté récemment un prix lors des Journées du Spatial en Région Sud pour son proof of concept, décerné par le CNES (Centre National d’Études Spatiales) et le ministère de la Transition écologique. D’autre part, elle a consolidé son ancrage scientifique et technologique par des soutiens institutionnels et des partenariats avec le CNES, ACRI-ST, IRT Saint-Exupéry, Thales Alenia Space et la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle a aussi étoffé son équipe.
Autre étape franchie : en test sur un site industriel avec des partenaires majeurs de la certification, sa technologie, qui combine télédétection infrarouge, modélisation atmosphérique et IA propriétaire, a démontré sa précision. Et maintenant ? elle structure une levée de fonds pour lancer ses premiers satellites et développer sa plateforme logicielle, couvrant déjà 90% des émissions industrielles mondiales. Une croissance rapide qui est portée par l’industrialisation du suivi du CO₂ mondial dans le cadre des politiques climat européennes.
Tethys : son gilet climatisé Tempesta en vedette cet été
Il a fait chaud, très chaud cet été. Et chacun sait qu’il est plus facile de se protéger contre le froid que contre la chaleur. C’est, entre autres, aux épisodes de canicule, difficilement supportables pour tous ceux qui travaillent en extérieur, que vient répondre Tethys dont le gilet climatisé Tempesta a été mis en vedette lors de cet été suffoquant. Sortie de l’incubation en octobre 2024, la startup fondée par Giacomo Saccone, ingénieur et docteur en contrôle thermique spatial, apporte une solution pour améliorer à la fois le bien-être et la productivité des salariés exposés à des conditions extrêmes.
Tethys a miniaturisé des technologies issues du spatial et du nucléaire pour créer le plus petit circuit fluidique thermodynamique d’Europe. Ce système breveté agit en 20 secondes pour réguler la température du corps, que ce soit pour refroidir ou réchauffer son porteur, avec un contrôle précis via un potentiomètre intégré. Pesant 1,7 kg, le gilet offre 3h30 d’autonomie grâce à deux batteries rechargeables en USB-C, tout en restant silencieux, modulable et discret, conçu pour s’adapter sous n’importe quel vêtement de travail.
Déjà testé par 35 entreprises et adopté notamment par les policiers municipaux de Mandelieu-La Napoule, Tempesta a séduit aussi les grands comptes comme GSF, ArcelorMittal, SNCF, La Poste ou Framatome. Lauréate du Réseau Entreprendre Côte d’Azur et accompagnée par le Village by CA Sophia Antipolis, la startup prépare une levée de fonds d’ici la fin de l’année pour accélérer son développement et viser l’Europe dès 2027.
ExAdEx- innov s’impose comme pionnier du “human fat ex vivo”
Une année 2025 riche pour ExAdEx- innov, spin-off niçoise de l’Institut de Biologie Valrose. Sortie d’incubation en juillet 2023, elle s’impose désormais comme l’un des leaders européens de la recherche ex vivo sur le tissu adipeux humain et offre des perspectives nouvelles à la recherche pharmaceutique, cosmétique et médicale. Cela tout en promouvant l’éthique et la réduction du recours à l’expérimentation animale. A noter ainsi qu’en mars, elle a été distinguée par le prestigieux prix Descroix-Vernier EthicScience dans la catégorie “Espoir de la Recherche” pour sa contribution éthique à la lutte contre l’obésité par la création de modèles 3D ex vivo sans recours à l’expérimentation animale. Un prix assorti d’un financement pour sa R&D.
Plusieurs autres étapes ont aussi marqué ces derniers mois. Elle a signé une licence exclusive avec CNRS Innovation pour élargir sa plateforme à l’étude de cellules souches humaines et répondre aux besoins de l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Elle a présenté ses recherches lors de congrès internationaux, a intégré le réseau Réseau Entreprendre Côte d’Azur et bénéficie du label Deeptech (BPI Emergence). Et puis une belle reconnaissance : ExAdEx-Innov a été sélectionnée parmi seulement cinq start-ups dans le monde pour participer au prestigieux L’Oréal Innovation Village organisé dans le cadre du 13ᵉ Congrès mondial sur les alternatives à l’expérimentation animale dans les sciences de la vie (WC13), qui s’est déroulé début septembre à Rio de Janeiro au Brésil.
Roca Therapeutics : son traitement d’une maladie rare de l’oeil désigné comme médicament orphelin
Sortie de l’incubateur en 2023, Roca Therapeutics a franchi en août une étape décisive dans sa jeune histoire : son candidat-médicament RCT002 a obtenu de l’Agence européenne des médicaments (EMA) la désignation de médicament orphelin pour le traitement de la maculopathie radique, une maladie rare jusqu’ici considérée comme une simple complication post-radiothérapie. Cette reconnaissance permet à la biotech niçoise de bénéficier d’un accès à une innovation accélérée et à un accompagnement réglementaire. Ce qui ouvre la voie à des investissements et facilitera la levée de fonds en cours pour le développement de solutions thérapeutiques adaptées à des patients souvent en impasse de traitement.
“Cette étape cruciale va permettre de mieux diagnostiquer la maladie, d’offrir des thérapies ciblées et de structurer la recherche dans un domaine encore méconnu”, explique Zaki Sellam, président exécutif de la société. Le RCT002, administré sous forme de collyre, se distingue par son approche multi-mécanistique : il agit simultanément contre l’inflammation, la fibrose, la néovascularisation et le stress oxydatif. Ce traitement non invasif, first-in-class, représente une alternative prometteuse aux injections intraoculaires actuelles, souvent lourdes et douloureuses.
Soutenue par un financement européen, annoncé en juin dernier, de 1,1 M€ via le programme FEDER-FSE+ 2021-2027, Roca Therapeutics va pouvoir mener les études précliniques nécessaires pour entrer en essais cliniques de phase 1b/2a d’ici 2026, une étape clé vers la validation clinique et la commercialisation. Créée en 2021 par des chercheurs de l’Université Côte d’Azur, du CNRS et de l’Inserm autour de Maëva Dufies, la biotech niçoise ambitionne désormais de devenir une référence européenne dans le traitement des pathologies rétiniennes rares et sévères, en étendant à terme sa technologie à d’autres maladies comme l’œdème maculaire diabétique.