Tyndall FX : l’expérience immersive à la portée de votre smartphone
Retenez son nom. Tyndall FX. Cette startup recouvre une grande, énorme ambition : révolutionner la façon dont nous interagissons avec le monde qui nous entoure et dont nous le percevons. Fondée le 2 février 2023 par quatre spécialistes passionnés et confirmés dans les technologies d’infographie, de vision et d’intelligence artificielle (Lionel Bouchard, Raoul Mallart, Matis Hudon et Guillaume Cortes) elle développe une plate-forme logicielle qui vise à immerger l’usager dans les prises de vues photographiques ou vidéo. Elle lui propose de naviguer librement dans une scène réelle en changeant le point de vue caméra sans contraintes. Un nouveau paradigme dans les médias visuels numériques dans le prolongement de ce que fait par exemple l’iPhone avec son format photo Live.
Cette expérience immersive n’est aujourd’hui disponible que dans les environnements virtuels tels que les jeux 3D. Elle deviendra ainsi possible pour les contenus réels (non synthétiques est-il précisé). Le logiciel repose sur une technologie de pointe qui permettra de générer, modifier et naviguer dans des scènes 3D reconstruites à partir de photos et de vidéos. Il apportera, promet Tyndall FX, un rendu hyperréaliste surpassant de façon significative l’état de l’art actuel avec une qualité visuelle de niveau cinématographique sur des équipements grands-public (smartphone, ordinateur portable, tablette ou lunettes de réalité virtuelle).
Les marchés sont multiples : la photographie mobile, la création de contenus à destination des réseaux sociaux, la publicité et son évolution à travers les influenceurs, la formation et contenus éducatifs, la diffusion immersive d’événements sportifs, la création de jeux vidéo et l’industrie 4.0 avec la création de jumeaux numériques ultra réalistes. Pour démocratiser cette technologie, Tyndall FX développe aussi de nouveaux algorithmes optimisés pour le calcul sur les équipements mobiles (smartphones etc) afin d’éviter le recours à des fermes de serveurs dévoreuses d’énergie.
Pour réaliser ses promesses, la plateforme devra exploiter des technologies avancées en graphismes 3D, traitement vidéo et apprentissage-machine, ainsi que des techniques d’optimisation de calcul temps réel qui sont balbutiantes aujourd’hui et dont de larges pans restent à inventer. Ce qui va faire l’objet de R&D et amener aussi à des dépôts de brevets. Un énorme challenge au succès duquel on aurait du mal à croire si ses quatre fondateurs n’étaient pas les meilleurs experts du domaine et n’avaient pas déjà affronté le grand vent entrepreneurial (ils ont notamment créé l’équipe Seven Sensing de Paris, forte d’une trentaine d’ingénieurs en IA, qui a été revendue).
Ce qui est attendu de l’incubation ? S’ils ont l’expérience entrepreneuriale, ils recherchent une aide dans la jungle du financement (notamment dans les aides publiques) et du support auprès des différents organismes publics (INPI, Pôle SCS, 3IA, écosystème régional).
Tethys : la clim’ dans la doublure de votre veste
En ces temps de canicule, nous pourrions tous en rêver par moment : des vêtements “climatisés” qui, comme le fait une maison bien équipée, vous assureraient une température agréable dehors, même sous un soleil saharien. C’est la promesse que porte Giacomo Saccone avec Tethys, même si le projet s’attache d’abord à protéger des grands écarts de température des professionnels qui y sont exposés comme dans la lutte contre le feu, la sécurité, la défense, l’espace….
Le secret ? La combinaison de technologies issues des secteurs spatial et nucléaire pour arriver à un degré de miniaturisation qui permette l’intégration d’un système de contrôle thermique dans un vêtement ou une protection de travail.
“L’industrie nucléaire a mis au point un système permettant d’utiliser l’eau bouillante pour la régulation thermique d’un réacteur”, explique Giacomo Saccone, PhD, ingénieur nucléaire qui a également travaillé pour Thales Alenia Space. “L”industrie spatiale, de son côté, utilise un système en sous-pression avec lequel l’eau peut bouillir à une température de 30 degrés.”
La combinaison des deux technologies a permis la création des plus petits circuits de gestion thermique de microfluides jamais réalisés. Tethys met aussi en avant l’économie d’énergie qu’ils apportent avec 60% d’augmentation de la capacité de refroidissement par rapport aux systèmes CVC standard. Du même coup, il a pu être envisagé de les intégrer avec une petite batterie dans la doublure des vestes de costume pour refroidir le corps pendant l’été ou le réchauffer pendant l’hiver.
La société a été créée en avril 2023 et se trouve en phase de développement. Basée sur Cannes-Lérins, elle travaille à la miniaturisation des composants (pompe de 7mm de diamètre pour l’exemple) avec Addishape (conception et impression 3D) dans la zone industrielle de la Siagne. Une centaine de pièces devraient être produites d’ici la fin de l’été pour tester cette climatisation personnelle contre le froid et le chaud.
Ce qui est attendu de l’incubation ? Un support pour toutes les parties liées à la rédaction de Business Plan, au financement et au marketing ainsi qu’une mise en relation avec la recherche du territoire comme le laboratoire J-A Dieudonné de mathématiques à Nice.
New Protein Binders : exploiter la puissance des nouveaux outils de biotechnologies
New Protein Binders (en français, nouveaux liants pour les protéines), biotech portée par Millie Heo, PhD, développe une nouvelle technologie de criblage pour permettre la découverte de novo (nouvellement synthétisé) de petites protéines d’affinité semblables à des anticorps qui se lient à des cibles biomoléculaires spécifiques. Une startup qui est dans la ligne de ce que fait depuis dix ans cette entrepreneuse et biologiste : aider les chercheurs à réaliser de nouvelles percées scientifiques et à élargir la compréhension de la santé humaine.
Avec plus de 10 ans de recherche en sciences de la vie dans 5 laboratoires différents et dans des industries biotechnologiques, elle utilise son expertise scientifique interdisciplinaire et la transforme en applications, en stratégies commerciales, en rapports et en outils.
En tant qu’entrepreneuse dans le domaine des sciences de la vie, elle cherche à comprendre les trois piliers de l’industrie biotechnologique : les affaires, la science (marché de la biologie) et la technologie. Elle développe de nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité du potentiel de recherche dans les sciences de la vie et permettre de nouveaux outils de mesure/détection, ce qui n’était pas possible auparavant.
New Protein Binders, qui doit être créée cet été, témoigne de cette volonté d’ouvrir sur un monde où la recherche scientifique progresse efficacement grâce à la puissance des nouveaux outils de recherche et à la richesse des informations et des données.
Ce que Millie Heo attend de l’incubation ? Une relation avec l’écosystème régional, une mise en visibilité de son projet, une aide dans la discussion avec les banques.
DEESS : un essaim de drônes sous-marins pour cartographier le fond des océans
Les industriels de la mer comme les gestionnaires d’aires marines protégées ont besoin de connaître les fonds marins pour planifier leurs installations (fermes éoliennes, aquaculture, câbles télécom, etc.) ou mesurer l’impact de mesures de protection. Or, pour savoir comment la faune et la flore sous-marines évoluent, les biologistes travaillent avec des photographies haute résolution prises de très près. Un système impossible à utiliser pour cartographier des km2 parfois en forte profondeur.
“Sans imagerie satellite, ni signal GPS (il ne passe pas sous l’eau et la communication se fait par accoustique), les moyens techniques à mobiliser pour collecter ces données rendent le suivi des écosystèmes benthiques (celui des fonds marins), extrêmement coûteux, voire impossible pour de grandes superficies”, explique Frédéric Mittaine. Pour apporter une solution, il a créé en février 2022 la startup DEESS (Distributed Ecological and Environmental Subsea Sensing) en partenariat avec l’Ifremer et démarre un programme de développement de trois ans avec le CNRS.
L’idée centrale ? Déployer sous l’eau un essaim de micro-drônes guidés par plusieurs drônes de surface chargés de les positionner (comme une constellation de satellite) et de coordonner leurs déplacements. En passant au plus près des fonds marins, entre 1 et 5 mètres, les micro-drones collectent des photographies qui peuvent ensuite être combinées comme une mosaïque. DEESS assure la gestion des données et la reconstruction photogrammétrique du paysage sous-marin afin que des biologistes, assistés par des outils d’apprentissage automatique, puissent apporter une interprétation quantitative de l’état des écosystèmes de fond de mer sur de grandes superficies.
Le projet est déjà bien avancé. DEESS travaille sur un dispositif expérimental de 4 drones sous-marins et 4 autres de surface et compte engager en septembre une démonstration formelle avec Ifremer à La-Seyne-sur-mer. Il a déjà bénéficié d’une belle reconnaissance en tant que lauréat du concours Octo’pousse 2022 et surtout, tout récemment, en étant primé par le prestigieux concours i-Lab.
De l’incubation, l’équipe attend d’être aiguillée dans les différentes étapes de son développement. Elle recherche d’une part des acteurs locaux intéressés par des projets pilotes en environnement côtier et d’autre part un appui pour l’obtention de financement afin de construire l’outil industriel.
