Au premier semestre 2021, huit nouveaux projets ont été retenus par l’incubateur.
Le cannabis, avec le CBD, est devenu aujourd’hui très tendance. Mais s’il adresse les cannabinoïdes, le projet COD (Cannabinoids On Demand) va bien au-delà de cette mode : à partir de la création par synthèse de ces molécules, il ouvre les portes du système de régulation physiologique du corps humain, un domaine encore peu exploré. « Les cannabinoïdes se chargent de donner des ordres à certaines fonctions, comme la thermorégulation, le comportement addictif, les émotions, l’appétit, la nausée et peuvent même avoir un rôle sur l’immunité », explique Yann Jézéquel. »Le corps produit des endocannabinoïdes (la plante cannabis contient, elle, 130 molécules différentes, dont le TCH, responsable des effets psychoactifs). Avec COD, l’objectif est de synthétiser les molécules rares de la famille des cannabinoïdes ou exotiques (celles qui n’existent pas à l’état naturel) et de rechercher les actions qu’elles peuvent avoir sur le corps humain au niveau bien-être, cosmétique, complément alimentaire, atténuation du stress ou encore de la douleur. »Une première prématuration a déjà été faite avec l’IDEX UCAJedi. Elle a abouti à trois cannabinoïdes dont un « exotique » qui a l’avantage d’être beaucoup plus pur que les extraits de plante. COD compte ainsi vendre des actifs pour l’industrie cosmétique, vétérinaire, alimentaire, e-liquide et pharmaceutique. Yann Jézéquel, qui est un redoublant de l’Incubateur (il avait lancé il y a douze ans Biopreventis sur des produits contre l’arthrose, société revendue depuis) s’est entouré de deux associés chimistes hautement qualifiés : Sylvain Antoniotti, directeur de recherche au CNRS à Nice et Jean-Guy Boiteau, PhD, ancien de Galderma et chimiste responsable du développement à Nuvisan dans le Bioparc de Sophia. De quoi donner de solides assises au projet. Ternwaves (du nom de la Sterne arctique, capable de voler sur de très longues distances sans perdre son chemin) ne manque pas d’ambitions. La start-up, menée par trois spécialistes des réseaux télécom, vise ni plus ni moins à devenir l’un des acteurs majeurs dans le monde de l’Internet des Objets « massif ». Son atout-maître ? Une technologie de rupture pour la connectivité des réseaux IoT. »L’innovation que nous apportons, et qui a été brevetée, permet de multiplier par plusieurs centaines la capacité des réseaux terrestres et satellites » explique Julie Duclercq, CEO. « Elle est compatible avec les écosystèmes IoT LPWAN existants. C’est fondamental alors qu’on se dirige vers un IoT massif avec, en 2023, la perspective de 1,7 milliards d’objets connectés par voie terrestre (capteurs et actionneurs pour le suivi d’actifs, les compteurs d’énergie intelligents, la smart city, la surveillance des pipelines, l’arrosage optimisé en agriculture, la surveillance de l’environnement – qualité de l’eau, de l’air, détection feux, inondations…) et 500.000 via les satellites. Or les technologies des réseaux IoT LPWA actuels (comme LoRa, Sigfox ou MIOTY) sont limitées en capacité (nombre d’objets que peut supporter le réseau) et ne pourront pas répondre à cette croissance.Vendue sous forme de logiciel aux opérateurs de réseaux et aux fabricants d’objets connectés ou sous forme d’IP optimisé matériel/logiciel pour être intégré dans un SoC par les fabricants de semiconducteurs, la solution Ternwaves résout le problème de la limitation en capacité de ces réseaux. « Notre technologie atteint de plus la limite théorique maximale en termes de longue portée et de capacité, et ne peut donc pas être surpassée. L’ambition est aussi de la positionner dans les deux premières au monde d’ici 2028 » conclut Julie Duclercq. Le pari est engagé.La croissance continue depuis 15 ans de l’activité des urgences hospitalières (23 millions de passages par an) a des impacts multiples sur l’organisation des soins, la charge de travail des professionnels et sur les délais d’attente des patients. Cette progression de la fréquentation des urgences a aussi un impact sur le sens même des urgences hospitalières. Ces dernières, conçues à l’origine pour prendre en charge les patients requérant un plateau technique complet, sont devenues des lieux d’accueil et de traitement pour tous les patients. Or, les enquêtes montrent que plus de 50% des patients qui se présentent aux urgences auraient pu, d’après le médecin urgentiste qui a réalisé la consultation, être pris en charge par des praticiens de ville.Cette inadéquation de la prise en charge n’est pour autant imputable ni aux services d’urgence, ni aux patients. Le projet Mediflow, porté par Julien Freni autour d’une équipe issue du secteur médical, paramédical et scientifique, répond au besoin d’inciter les acteurs à travailler de concert pour proposer au patient un parcours de soin adapté à sa situation.La medtech niçoise développe ainsi en collaboration avec le CEA Tech une solution digitale à l’usage des Centres Hospitaliers et des SAMU, conçue pour réorienter les patients en situation d’urgence non vitale vers des centres de soins non programmés, des maisons de santé pluridisciplinaires et des cabinets de médecine générale. Les propositions de réorientation se fondent sur la symptomatologie des patients, la disponibilité et le plateau technique des centres de soins ainsi que le calcul en temps réel des temps d’attente, offrant ainsi un parcours de soins mieux adapté qu’une prise en charge hospitalière.Le projet est en cours dans sa première phase : le développement d’une application dédiée aux centres de soins non programmés qui sera livrée d’ici la fin de l’année. La seconde étape est prévue l’an prochain avec la mise en service d’un premier prototype en Centre Hospitalier et au SAMU. Le grand démarrage de ce Doctolib des urgences. C’est un confort de vie aux diabétiques de type 1 que compte apporter Jean-Noël Gouze avec son application 100% numérique, via sa société M-DT1. Le projet s’inscrit précisément comme une « meilleure gestion digitale des hyperglycémies post-prandiales ». Mais qu’est-ce que cela signifie pour un « non médecin » ? « Les malades du diabète de Type1 ne synthétisent pas d’insuline », rappelle Jean-Noël Gouze. « Ils doivent donc s’injecter de l’insuline pour faire baisser le taux de glycémie que font monter les carbohydrates dès qu’ils sont ingérés. Il leur faut cependant bien doser cette insuline, ce qui idéalement nécessiterait de peser les aliments et de calculer en fonction de leur apport en sucre ». Fastidieux évidemment et toujours risqué en cas de mauvais calcul. »L’idée, dans un premier temps, est de pouvoir prédire très vite après le repas l’évolution de la glycémie grâce à un algorithme breveté. Dans un second temps, en fonction de la nécessité, l’application suggérera aux patients des solutions adaptées pour réduire la durée de l’hyperglycémie ». La société M-DT1 développe ainsi une application sur smartphone et montre connectée qui est destinée à pouvoir communiquer avec l’ensemble de l’arsenal thérapeutique déjà existant (pompe à insuline, capteur de glucose, pancréas artificiel, …). Ajoutons que Jean-Noël Gouze est un expert du secteur médical et académique. Ancien Professeur Universitaire, il a également dirigé des biotechs et dernièrement une filiale des Laboratoires Genévrier.En savoir plus ici