Croustet : des engrais biologiques produits par les vers de farine

Alors que la population mondiale augmente, il faut pouvoir continuer à lui fournir les protéines dont elle a besoin sans épuiser les ressources de la planète : c’est ce constat qui a poussé Antoine Pierné à regarder les insectes en tant que fournisseurs de protéines. Travaillant dans l’industrie de la parfumerie à Grasse, cet ingénieur spécialisé en finance industrielle s’était déjà intéressé aux “drèches” (résidus d’extraction de végétaux) des créateurs locaux d’arômes. Il a aussi eu l’idée de se servir de ces résidus non utilisés pour nourrir des “vers de farine” qu’il pourrait transformer en une poudre protéinée.

“Peu d’insectes sont autorisés pour l’alimentation humaine. Les vers de farine le sont et peuvent fournir une fois traités une bonne source de protéines” explique Antoine Pierné. Il se lance aussi dans un élevage au Rouret. Croustet, la société qu’il crée en février 2024, envisage un premier marché : les cantines scolaires. Ce ne sera pas le bon. De cette option alimentaire, il restera la production de biscuits vitaminés pour les salles de sports. Ils sont vendus sous la marque Protis.

Le second marché envisagé, les engrais, présente beaucoup plus de potentiel. Les déjections des vers donnent d’excellents engrais. Riches en azote, phosphore et potassium, ils conviennent particulièrement aux agrumes, fleurs, potagers et plantes vertes. Toute la production de Croustet est commercialisée. La question aujourd’hui est de passer à l’étape d’industrialisation. “Le test de performance a permis de valider l’efficacité du produit auprès des pépinières locales. Avant d’investir pour industrialiser, il s’agit maintenant de savoir si le marché est prêt à accepter de plus fortes quantités de cet engrais biologique”.

C’est ce qui est attendu de l’incubateur : valider le marché des engrais biologiques à plus grande échelle, passer à la phase opérationnelle, monter l’équipe.

 

Fair Aero : une révolution dans la conception des aéronefs souples

A première vue, lancée par Tom Lolies et Guillermo Fernandez, deux passionnés de parapente et de kitesurf, Fair Aero ne concernerait que le secteur sport-loisir. Son objectif est bien d’optimiser la conception et la performance des ailes volantes en tissu. Mais c’est oublier que les deux partenaires sont aussi des scientifiques chevronnés et que ce secteur des “aéronefs souples” va bien au-delà du sport. Pour l’exemple, ils sont utilisés en tant qu’éolienne aéroportée pour la production d’électricité, servent d’aile de traction pour le transport maritime écologique, de parachute dans l’armée et même de système d’atterrissage pour des applications spatiales.

Bien sûr le marché est né il y a cinquante ans environ et a grandi à partir d’une utilisation sportive. Mais les aéronefs en tissu couvrent aujourd’hui de multiples usages et Fair Aero veut apporter une initiative de rupture dans leur conception. Leur innovation : le développement d’un nouveau code de simulation spécifique qui s’appelle GENEPI, (GEneralized Non-linear aero-Elasticity of Paragliders and Inflatable wings). Cet outil de modélisation est dédié exclusivement aux parapentes, kitesurfs, éoliennes aéroportées, ailes de traction maritime….GENEPI intègre des modèles mathématiques de pointe et une approche de couplage fluide-structure innovante pour faciliter leur conception, optimiser leur performance et assurer des tests numériques.

“Notre savoir-faire provient d’un marché de fabricants de matériel sportif, mais nous souhaitons transposer ces connaissances à des entreprises d’autres secteurs : les énergies renouvelables, l’aérospatial et la défense”, note Guillermo Fernandez. La société a été créée en février dernier. Ses efforts de R&D notamment sur les calculs mathématiques et les tests de matériaux vont se poursuivre en relation avec ISAE-SUPAERO à Toulouse. L’équipe devrait s’étoffer d’ici la fin de l’année avec une perspective d’une dizaine de personnes d’ici cinq ans.

Ce qui est attendu de l’incubateur ? Un accompagnement dans la gestion, dans l’interaction avec les partenaires, dans la protection industrielle, dans la recherche de financements. Bref, dans tout ce qui permet à la société de prendre un bon envol.

 

« SanteXpress : une solution à 360° pour optimiser le transport sanitaire

Comment démocratiser le transport sanitaire et répondre à la maîtrise de ses coûts, l’un des dossiers actuels de l’assurance maladie ? C’est la question que s’est posée Olivier Sofia. Il y a répondu en créant SanteXpress en novembre dernier. Son projet tient dans une solution complète pour tous les professionnels du marché (taxis conventionnés, ambulances, VSL) et va de la gestion des flottes jusqu’à la facturation. Il vise aussi à faciliter l’accès au transport sanitaire aux patients ainsi qu’aux établissements de santé notamment par une simplification de la réservation. Une solution à 360°.

“Notre application interconnecte l’ensemble des acteurs du marché du transport sanitaire et simplifie les processus quotidiens”, explique Olivier Sofia. “Finis les appels téléphoniques interminables pour le patient, les tâches administratives chronophages mais aussi le retour à vide pour le transporteur. Terminée la gestion des flux complexes pour les établissements de santé. Grâce à SanteXpress, la planification des courses, la facturation et la gestion des flux de transport sont simplifiées.”

Portée par une équipe de quatre experts dans leur domaine respectif (Ingénierie Informatique, Ingénierie Financière, Expertise Domaine dans le transport sanitaire, Marketing et développement de projet) SanteXpress s’apprête à entrer sur le marché. Première étape en avril avec un POC (Proof of concept). Grâce à l’implication de 10 taxis conventionnés, il s’agit de valider le concept de planification efficiente de leurs courses, avec un outil de suivi en temps réel, la facturation simplifiée en relation directe avec les organismes d’assurance maladie et surtout la possibilité de partage des courses avec d’autres transporteurs sanitaires dans le but de réduire les coûts ainsi que l’impact écologique. Un travail de R&D, d’autre part, se poursuivra autour de l’IA en partenariat avec I3S à Sophia Antipolis.

Ce qui est attendu de l’Incubateur Provence Côte d’Azur ? Bénéficier de conseils stratégiques sur des sujets clés tels que l’obtention de financements, le conseil en sécurisation de la PI ou encore la mise en place d’une stratégie commerciale.

 

Anticipets : un dispositif connecté pour suivre la santé de nos animaux favoris

Sur un modèle appliqué à la santé humaine, anticiper et prévenir la maladie chez nos animaux de compagnie en assurant un suivi : c’est le projet d’Anticipets que porte Henri Nesci avec six autres associés aux talents complémentaires dont un vétérinaire. L’idée lui est venue d’un constat. Chaque jour 2.500 chats et chiens meurent de trois principales pathologies chroniques : insuffisance rénale, infections urinaires et diabète. Henri Nesci, qui travaille dans le milieu de la santé humaine, a cherché aussi à créer un dispositif paramédical d’aide au diagnostic qui puisse être connecté à un smartphone, pour assurer ce suivi régulier chez nos amis chiens et chats.

Le dispositif consiste en un système de prise d’urine sur bandelette de l’animal, dispositif qui est relié à un boîtier connecté (15 cm x 4cm) chargé de l’analyse. Celle-ci est remontée sur un smartphone qui, à partir de l’application d’Anticipets, donnera un résultat clinique personnalisé tenant compte de la race, de l’âge et du sexe de l’animal grâce à des algorithmes et une solution IA. Ce résultat, assorti d’une note, est envoyé au propriétaire de l’animal et au vétérinaire en cas d’urgence.

Le projet a démarré il y a trois ans. Il en est aujourd’hui à une phase de POC (Proof of Concept) en liaison avec l’Ecole nationale vétérinaire de Maison Alfort. Six cent tests seront effectués sur chiens et chats avec le dispositif et un contrôle sera fait pour vérifier que les résultats reflètent bien l’état de santé de l’animal. Cette étape franchie, il faudra attendre le certificat vétérinaire pour une mise sur le marché qui se ferait fin août-début septembre. La commercialisation est prévue en B2B, par le réseau des vétérinaires et celui des laboratoires pharmaceutiques. Pour les utilisateurs, elle se fait à travers un premier achat comprenant le dispositif et cinq bandelettes d’analyse, puis par une vente récurrente de bandelettes.

Après les chiens et les chats, Anticipets envisage de couvrir également la santé d’autres animaux et d’adapter son dispositif et son appli d’analyse aux bovins, caprins, équins des éleveurs. Un déploiement à l’international, par un système de traduction, pourrait se faire aussi dans d’autres pays européens sensibles à la santé animale comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Suède. Ce qui est attendu de l’incubateur ? Des formations sur la gestion, les dispositifs financiers, la réglementation, le marketing, ainsi qu’un accompagnement sur le dossier de financement.

 

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